Église Saint Louis
Saint-Nicolas et Saint-Louis (ce dernier vocable n’ayant été introduit qu’en 1709) est un vaste édifice appartenant à la fin du 12ème siècle (chœur) et au 16ème siècle (nef et transept). Bien que malmenées par des restaurations excessives et d’une grande sécheresse, les parties conservées du 12ème siècle permettent de restituer un ensemble oriental de belle ampleur qui se composait du chœur actuel flanqué de deux chapelles en hémicycle, le tout greffé sur un transept dont des témoins subsistent au nord.
Le chœur est composé d’une travée droite et d’une abside à sept pans. L’élévation de cette dernière comporte trois niveaux. Le premier, qui forme soubassement, est allégé par des arcatures aveugles groupées par deux et reçues sur des colonnettes par l’intermédiaire de chapiteaux qui sont, pour la plupart, authentiques contrairement à tous les autres, qui ont été refaits au 19ème siècle. Les deux niveaux supérieurs sont constitués par deux rangées de fenêtres en forme de simple lancette. Profilées en amande, les ogives de la voûte retombent sur des colonnettes en délit (non appareillées avec les murs). La travée droite qui précède l’abside ne comporte pas de fenêtre au premier niveau en raison de la présence des chapelles greffées sur le transept (seule celle du nord est conservée).
Les parties subsistantes du transept nord, privé de sa voûte, montrent que celui-ci était contemporain du chœur. Les chapiteaux conservés sont authentiques et confirment bien une datation vers la fin du 12ème siècle. Sa façade nord, très incomplète, comporte également deux niveaux de fenêtres et les témoins en place permettent d’imaginer une élévation avec deux fenêtres en partie basse et quatre en partie haute.
A l’extérieur, c’est le magnifique volume du chevet qui retient l’attention. Celui-ci est découpé en panneaux bien individualisés par la saillie prononcée des contreforts et la superposition des doubles lancettes. Puissantes au niveau du socle, les maçonneries s’affinent à hauteur du premier étage où les contreforts sont à la fois plus étroits et moins saillants. La corniche à modillons est encore en place. Le chœur de Ressons-sur-Matz est une variante simplifiée d’une famille monumentale particulièrement bien représentée en Laonnois et Soissonnais (Mons-en-Laonnois, Braine, Saint-Léger de Soissons…) et autour de Paris (Marly-la-Ville, Thiverny…) à la charnière des 12ème et 13ème siècles.
Cruellement éprouvée durant la Guerre de Cent ans, l’église est largement reconstruite au 16ème siècle (un pilier du transept porte les dates de 1549 et 1554). Elle est alors dotée d’une large nef de trois travées avec bas-côtés et d’un transept dont la croisée repose au nord-est sur une pile implantée à peu de distance de l’ancienne pile de croisée du 12ème siècle, disposition insolite qui peut s’expliquer par le non achèvement des travaux de reconstruction sur ce côté. L’ensemble, avec ses piles ondulées et ses fenêtres à réseau flamboyant, est caractéristique de la fin du gothique. Les voûtes du vaisseau central et du transept n’ont été complétées qu’au 19ème siècle. A l’extérieur, le bas-côté sud a reçu une décoration particulièrement soignée, avec dais et pinacles aux contreforts. Inachevé ou partiellement détruit, le clocher, implanté en façade, reçoit une imposante couverture en ardoise.
Le mobilier compte un lutrin et une chaire à prêcher du 18ème siècle et une intéressante série de vitraux de style art déco, dus à Paul Louzier (1929-1933) (2008).