Église Saint-Martin
L’église paroissiale est dédiée à saint Martin (évêque de Tours, mort en 397). Elle a été construite en 1646 et on y trouve de curieuses épitaphes.
La mairie actuelle est située dans un ancien prieuré qui aurait abrité des moines.
Qui était saint Martin ?
Martin naît sur le territoire de la Hongrie actuelle en 316 de parents païens. Son père est tribun, c’est-à-dire général. Celui-ci force Martin à faire son service dans la cavalerie. Il n’y dépassera pas le grade de sous-officier.
Simple catéchumène, il se comporte déjà avec humilité, servant lui-même son serviteur. En garnison à Amiens par un hiver de grand gel, il rencontre, à la porte de la ville, un pauvre mourant de froid. N’ayant plus d’argent à lui donner, saisissant l’arme qu’il portait à la ceinture, il partage son manteau en deux, en donne un morceau au pauvre et se rhabille avec le reste. Quelques uns des assistants se mettent à rire, car on le trouve ridicule avec son habit mutilé. La nuit, Jésus apparaît à Martin revêtu du demi manteau et dit aux anges qui l’entourent : “ Martin, encore catéchumène, m’a donné son manteau ! ”
Cette scène, a été popularisée par la sculpture, la peinture et le vitrail jusqu’à nos jours.
Quelques années après l’épisode d’Amiens, Martin obtient de quitter l’armée où il servait depuis 25 ans. Il vient à Poitiers. Martin s’installe comme ermite à Ligugé, à quelques kilomètres de Poitiers. Il va ensuite retrouver ses parents en Panonnie natale, et sa mère se convertit.
Fidèle défenseur de la foi catholique, Martin est persécuté et expulsé par les Ariens. Après plusieurs arrêts en Italie, il rentre en Poitou.
Autour de lui, Martin voit se rassembler de nombreux disciples qui forment une communauté à la fois de prière monacale et d’évangélisation. Avec eux, Martin visite les pauvres et les malades. Homme de prière, il exerce la compassion et guérit les malades, tantôt par de simples remèdes, tantôt par l’huile des malades, et, par fois, par des guérisons extra ordinaires. Martin ressuscite même les morts.
Sa renommée le fait élire Évêque de Tours en 381, contre les usages de l’époque : il n’était pas du diocèse, il n’était pas un dignitaire gallo-romain.
Évêque, Martin n’en demeure pas moins moine : il s’installe une cellule de l’autre côté de la Loire, près de Marmoutiers. Peu à peu, quatre vingt moines le rejoignent. C’est de là qu’à nouveau, Martin évangélise les campagnes. Avec son équipe de mission, ils défient la puissance des dieux païens et s’attaquent à leurs temples. Rien de fâcheux ne leur arrivant les païens émerveillés en concluent que le vrai Dieu est celui des chrétiens.
On a souvent que dit saint Martin avait fondé les paroisses rurales de France. C’est un raccourci qui est en partie vrai, mais qui risque de cacher la vérité. . . Saint Martin a fondé, à l’époque, une “communauté nouvelle” centrée sur la prière certes, mais, tournée vers la compassion et l’évangélisation. Les villages et les campagnes sont évangélisés par ces missionnaires. Quand les conversions se produisent, on fonde sur place une église ou un ermitage et on laisse une petite “succursale” de la communauté nouvelle constituée de moines et de convertis. Avec le temps, elle se transformera en “ paroisse”.
Il semble en effet que Martin n’ait pas seulement rassemblé des moines. Autour de lui, se sont également développées diverses formes de vie chrétienne, engagées et communautaires. Une fois convertis, ces notables mariés constituent des communautés laïques et religieuses, vivant selon l’esprit de saint Martin. Cet esprit est l’amour du prochain avec la compassion pour les malades, l’évangélisation, l’espérance et la confiance en l’infinie bonté de Dieu.
Source : Jean Logyevel
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