Église Saint Georges
L’église est dédiée à saint Georges (martyr, mort en 303). Elle est classée monument historique.
Historique
Robert de Broully achète la Seigneurie de Chevrières en octobre 1529. La guerre de cent ans et l’invasion anglaise avaient tellement ruiné l’ancienne église qu’il faut la rebâtir. Robert de Broully fait procéder à la reconstruction du chœur et du transept.
Ses armes sculptées aux clefs de voûte en font foi, ainsi que la tradition le prévoyait, le Seigneur entretenant le casuel et les habitants la nef. [ezcol_3quarter]
Dalle funéraire (gisant) de Robert de Broully (3e quart 16e siècle)
Épitaphe : cy gist mess[ir]e Robert de broully en son vivant ch[eva]l[ie]r seigneur de chevriere gouverneur de cappitaine de la ville et chasteau d’espaples quy trespassa le vingt neufieme jour de décembre lan mil cinq cens cinquante trois priez Dieu pour son âme.
Armoiries identifiées de Robert de Broully : parti, en 1 au lion rampant et lambel à trois pendants en chef ; en 2 à la bande chargée de trois besants.
Robert de Broully
Philippe de Broully
Dalle funéraire (gisant) de Philippe de Broully (4e quart 16e siècle) :
Epitaphe : cy gist mess[ir]e Philippe de Broully seigneur de chevrières et hessomeny ch[evalie]r de l’ordre conseiller et m[aitr]e d’hostel ordinaire du roy gouverneur de cappitaine pour sa majesté en la ville de Compiègne lequel trespassa le XX de Juillet lan mil vc quatre vingt sept priez Dieu pour son âme.
Armoiries identifiées de Philippe de Broully : au lion rampant d’azur lampasse de gueules, timbrées d’une mitre et crosse d’évêque.
La reconstruction est achevée en 1545, par la mise en place dans le chœur de cinq fenêtres historiées, dont 4 vitraux subsistent encore.
Le portail a été restauré en 1672 à la suite de son effondrement le 21 septembre 1671 lors d’un ouragan.
Les voûtes du chœur sont reconstruites en 1788. Les voûtes du bas côté ont été construites en 1839, ainsi que la tribune de l’orgue. La sacristie en 1841, le pavage du chœur en 1842 ainsi que l’autel en marbre blanc, enfin le dallage de la grande allée en 1855.
Description de l’église en 1832
“L’église de style gothique, a la forme d’une croix terminée en hémicycle. Du côté du chœur, celui-ci est bien éclairé par cinq grandes fenêtres formées chacune d’ogives géminées. Il y a d’assez beaux vitraux portant la date de 1545. La nef est fort longue, séparée des bas côtés par de larges arcades ogives, ses voûtes n’ont pas été achevées, celles du chœur ont été reconstruites en 1788. Le portail remonte à 1672, le clocher placé sur la nef, est recouvert d’ardoises, comme la plupart des clochers du pays.”
Cependant au dire de plusieurs connaisseurs, le cintre au-dessus de la petite porte d’entrée en forme d’ellipse allongée, les contreforts massifs et les corniches des murs de la partie qui se relie avec le pignon du portail sembleraient des restes d’une construction antérieure au XVIe siècle. Sur ce point on peut émettre des doutes.
La nef centrale est longue de 36 m, pour une largeur de 14,20 m, et une hauteur de 10,50 m.
Elle est séparée des nefs latérales par de larges arcades en ogives.
Le clocher placé sur la nef, est une pyramide quadrangulaire recouverte d’ardoises, comme de nombreux clochers du pays. Il est surmonté de la croix traditionnelle avec le coq. Il s’élève à 28 m.
Les vitraux du chœur de l’église :
Il s’agit d’un ensemble de cinq verrières construites en 1545, par Robert de Broully. Le chapitre de la cathédrale donna la première, la splendide fenêtre de Saint-Pierre, qui porte ses armes. La seconde, celle de Saint-Vaast, est due à la générosité du Prévost de la justice, Vasquin Fournier et de sa femme Nicole Becquerel. La troisième des Saints Patrons et la quatrième, sont des témoignages de la piété de Nicolas Bottée, chanoine de Laon, possesseur du fief dont furent gratifiées depuis, les religieuses de Sainte-Perrine.
Les deux grandes croisées latérales et celles des bas côtés, lorsqu’elles ont existé formaient un ensemble remarquable avec celles du chœur.
Certaines verrières portent la date de 1545 mais elles ont été largement restaurées en 1860 par le verrier Lévêque de Beauvais. Déposées en 1918 puis 1939, les verrières ont été restaurées en 1953 et remises en place après cette restauration.
Crucifixion, Résurrection du Christ
Registre supérieur : Crucifixion entre les deux larrons avec Marie Madeleine, la Vierge et un donateur au pied de la croix.
Registre inférieur : la Résurrection avec un chanoine agenouillé en donateur.
Verrière légendaire (baie 1) : Vie de saint Vaast
La verrière raconte les principaux épisodes de la vie de saint Vaast.
Lancette de gauche, registre supérieur : Naissance de saint Vaast, registre inférieur : Miracle de saint Vaast.
Lancette de droite, registre supérieur : saint Vaast est nommé évêque d’Arras ; registre inférieur : la mort du saint. Des donateurs sont représentés dans la partie inférieure de la lancette.
Vie de saint Vaast
Assomption, Baptême du Christ, saint Georges, saint évêque, sainte, Trinité, saint Nicolas, Dieu le Père
Verrière figurée (baie 2) : Assomption, Baptême du Christ, saint Georges, saint évêque, sainte, Trinité, saint Nicolas, Dieu le Père
Lancette de gauche :
registre supérieur : saint évêque et sainte non identifiés, registre médian : Baptême du Christ, registre inférieur : saint Georges terrassant le dragon
Lancette de droite :
registre supérieur : Sainte Trinité, registre médian : Assomption, registre inférieur : donateur agenouillé présenté par saint Nicolas évêque ; tympan ajouré : Dieu le Père dans le soufflet central.
Verrière figurée (baie 3) : Vie de saint Pierre et de saint Paul
Registre supérieur de gauche à droite : saint Pierre paraît devant le proconsul, le martyre de saint Pierre, la martyre de saint Paul.
Registre inférieur : la Pêche miraculeuse, la libération de saint Pierre, saint Pierre guérit une femme à Joppé.
Vie de saint Pierre et saint Paul
Arbre de Jessé
Verrière figurée (baie 4) : Arbre de Jessé
La verrière qui appartient à l’ensemble des verrières du chœur a été considérée comme une œuvre du 16e siècle et classée en tant que tel ; l’œuvre du 2e quart du 16e siècle a disparu après le milieu du 19e siècle ; c’est aujourd’hui une copie interprétée de l’Arbre de Jessé de la collégiale Saint-Etienne de Beauvais ; elle a été réalisée par le verrier Lévêque en 1860. Une autre copie de cette œuvre se trouve à l’église du Hamel dans l’Oise.
Sources :