Église Notre Dame de l’Assomption
Connu, dans les milieux archéologiques, par son rare sanctuaire celtique fouillé dans les années 1970-80, Gournay-sur-Aronde est riche d’une longue histoire. Dépendant du comté de Clermont depuis le Moyen Age, le bourg est suffisamment important pour bénéficier d’une charte communale et être le siège d’une prévôté. Sa situation à la frontière nord du royaume lui vaut de posséder également une forteresse, implantée dans une zone marécageuse entre deux bras de l’Aronde. Elle changera souvent de mains durant la Guerre de Cent Ans, dont la région eut tant à souffrir. En 1636, Gournay est presque totalement détruit par les Espagnols. Sous Louis XIV, un marquisat est créé au bénéfice de Michel Amelot, grand serviteur de l’Etat. Au milieu du 18ème siècle, la création de la route de Flandre assure un regain de prospérité au bourg.
La première église paroissiale de Gournay, dédiée à saint Martin, a disparu à la Révolution. Notre-Dame, quant à elle, a pour origine un prieuré clunisien fondé au 11ème siècle et qui acquit par la suite le statut de prieuré cure. Remontant principalement au 16ème siècle, l’édifice a malheureusement été victime d’une restauration effectuée sans retenue au 19ème siècle comme trop d’églises, malheureusement, dans la région de Compiègne.
La nef de cinq travées avec bas-côtés (celui du nord a disparu) étant presque totalement de cette époque, l’attention se portera sur le choeur et le clocher, moins affectés par ces travaux. Le choeur – dont les voûtes sont cependant modernes – comporte trois travées avec bas-côtés (au sud, celui associé à la première travée forme un bras de transept) et une abside à trois pans. Il est remarquable par ses volumes ouverts, la communication avec les bas-côtés s’effectuant par des arcades montant très haut. Leur profil, le plan ondulé des piles, le remplage des trois fenêtres de l’abside portent bien, tous, la marque du 16ème siècle.
L’élément le plus remarquable de l’église est incontestablement la petite chapelle d’origine seigneuriale qui jouxte la seconde travée du bas-côté sud. Le double dais (très restauré) coiffant la niche qui en marque l’entrée, comme le retable en pierre qui habille le mur du fond doivent en effet être regardés, par la richesse de leur ornementation sculptée, comme un véritable résumé du vocabulaire décoratif flamboyant.
L’extérieur est marqué par la masse austère du clocher, épaulé par des contreforts extrêmement saillants. L’écart de Saint-Maur, au nord de Gournay, possède une petite chapelle néo-gothique, but d’un pélerinage autrefois très fréquenté (2008).